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25 mai 2018

Parcoursup ou la version algorithmique du « bizutage de notre jeunesse »

Tribune. « Comment détruire un service public ? Faites en sorte qu’il ne fonctionne plus. Les usagers s’énerveront. Les contribuables voudront autre chose. Les citoyens abdiqueront. C’est la technique de base pour privatiser un service public. » Cette analyse de Noam Chomksy se prête à merveille au bizutage social que subissent aujourd’hui les lycéens dans l’accès à l’enseignement supérieur.

Ce 22 mai, des centaines de milliers de lycéens sont restés sur le carreau dans l’attente d’une affectation dans l’enseignement supérieur. Alors que les épreuves du bac se profilent, ces élèves et leur famille vont vivre au rythme des angoissantes veillées devant l’ordinateur en attendant une seconde ou une troisième « chance » « offerte » par l’algorithme Parcoursup.

Un monstre

Parcoursup est un monstre qui dévore le présent et qui obscurcit l’avenir de nos enfants. Au-delà des bugs navrants que révèlent les copies d’écran qui circulent sur les réseaux sociaux, cet algorithme national est un système profondément opaque : son code source n’a été dévoilé la veille des premières affectations que parce que le président l’a voulu ainsi, mais chaque université bricole ses propres critères.

Les témoignages des enseignants, transformés en gare de triage, sont éclairants : pour départager des milliers d’enfants ex aequo, les équipes ont recours à des critères locaux qui resteront secrets. Les députés et le gouvernement ont en effet décidé que le « secret des délibérations » dans chaque université serait maintenu. Les candidats n’auront donc même pas droit d’accéder au code source qui les choisit ou les condamne. Ou comment le numérique malgré sa promesse de transparence permet le retour à une certaine forme de lettre de cachet !

Dans ces procédures locales de sélection, tout est censé être passé au peigne fin par des équipes « pédagogiques ». Débordées, celles-ci ont recours à des critères aléatoires selon les filières…

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