Supprimons la Cour de Justice de la République (CJR)

27 avril 2018

C’est fou comme l’idée progresse.

Porté dans l’indifférence par les écologistes (et d’autres bien sûr), le revenu de base ou revenu universel a percé le mur du débat public grâce à la campagne présidentielle de Benoît Hamon.

Depuis, pas une semaine sans que le sujet ne revienne dans le débat, porté par les expérimentations à l’étranger, les débats sur sa faisabilité, ses avantages, ou par l’expérimentation que nous avons lancée avec l’association Mon Revenu de Base et les témoignages des premiers bénéficiaires.

Depuis plusieurs années, le département de Gironde réfléchit à une expérimentation. Mais ce sont maintenant 13 (!) départements qui militent pour pouvoir expérimenter (il faut une loi qui les y autorise). Pour appuyer leur démarche, ces départements on lancé une grande étude pour recueillir l’avis des habitant.es sur le sujet.

Vous aussi donnez votre avis ! http://monavissurlerevenudebase.fr/

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Ci-dessous mes réponses et les raisons, mais libre à vous de répondre comme vous le voulez, au plaisir d’en discuter !

Quelles allocations pourraient être remplacées ?

Pour ma part : ASS et prime d’activité, ainsi que l’allocation pour les personnes âgées, l’idée étant que le revenu de base soit au-dessus de ces montants  et donc les remplace. En revanche, l’Aide au logement est maintenue (si elle mériterait d’être modifiée pour corriger certains effets, il ne s’agit pas de la supprimer). Idem il faut conserver l’Allocation pour Adultes Handicapés (AAH) qui dépend du handicap et du niveau d’incapacité.

Quel serait le montant ?

Au moins 845 euros par mois, si ce n’est 1000. Le revenu de base doit être « suffisant ». Notamment pour permettre de résister à des conditions de travail trop pénibles. Ainsi on améliore le pouvoir de négociation individuel des salarié.es. Par ailleurs si certaines personnes peuvent envisager de moins travailler, alors cette mesure revient à une réduction du temps de travail « choisie » et l’on sait que c’est la mesure qui a créé le plus d’emplois dans les 30 dernières années.

A noter cependant que dans le cadre d’une expérimentation, ce serait intéressant de tester plusieurs revenus, pour en mesurer les différents effets (sur le rapport au travail, aux loisirs, au bien-être).

Selon vous, à qui le revenu de base doit-il être attribué ?

A l’individu bien sûr. Le fait de considérer le ménage génère des difficultés importantes (par exemple avec le RSA l’allocataire peut voir son revenu fluctuer en fonction des revenus de son conjoint) et c’est terriblement intrusif puisqu’il faut expliquer si vous vivez en couple, et depuis quand, et si vous avez rompu etc. Je vous laisse vérifier par vous-même avec ce formulaire de demande de RSA (page 2).Formulaire de demande de RSA
L’avantage du RSA est de simplifier tout ça et d’autonomiser l’individu.

Les 18-24 ans auraient-ils droit au revenu de base ?

Evidemment ! Aujourd’hui, on laisse sans ressources les 18-24 ans qui n’ont pas le soutien de leurs parents. C’est injustifiable !Rien de tel pour favoriser le décrochage scolaire, les difficultés de toute sorte, le suicide etc. Quant à l’argument « si on leur donne ils vont arrêter de travailler, moi de mon temps je travaillais » c’est paternaliste, c’est du bizutage alors qu’évidemment la situation de l’emploi n’a rien à voir avec celle des Trente Glorieuses (qui sont une exception, pas la norme) et surtout déplacé : les 18-24 ans sont déjà durement touché.es par le chômage et les boulots précaires, faut-il donc les punir en plus ? De quoi ? Du fait que notre société n’est pas en mesure de leur assurer un avenir ? Bref c’est une discrimination manifeste.

Faut-il supprimer les contreparties ?

Bien sûr, c’est tout l’intérêt de cette expérimentation : changer de regard et tester d’autres approches. La contrepartie exigée « en échange » du RSA est au mieux illusoire au pire stigmatisante et inefficace. Illusoire puisque feindre que la personne qui n’a pas de ressources est dans une situation d’égalité avec l’administration qui lui réclame de signer un engagement pour obtenir 500 euros, c’est être dans le déni vis-à-vis de la réalité. Stigmatisante puisqu’au lieu de traiter les allocataires comme des adultes autonomes, au lieu de leur faire bénéficier d’un accompagnement, l’administration leur demande de se signaler comme pauvre (d’où des effets de non-recours), et vérifie leurs revenus comme si ils étaient d’avance soupçonnés. Finalement, on demande aux pauvres des vertus dont on exempte complètement les riches : jamais l’idée n’a été avancée de contrôler les comptes en banque des riches et heureusement, mais elle revient régulièrement pour les pauvres, ce qui est une atteinte manifeste à la vie privée. De même les contreparties ne sont pas exigées en échange des baisses d’impôts que ce soit le Crédit Impôt Compétitivité Emploi ou la baisse de 4 milliards d’euros offerte aux plus fortunés qui paient l’Impôt de Solidarité sur la Fortune. Rendre ce revenu de base automatique et inconditionnel c’est le meilleur moyen de garantir qu’il atteigne les personnes qui en ont besoin.
Par ailleurs, les agents des services sociaux consacrent un temps démesuré à contrôler ces contreparties. En les supprimant, on libère un temps incroyable aux travailleurs.ses sociaux.ses pour leur permettre d’offrir un vrai accompagnement personnalisé aux personnes qui en ont besoin.

 

D’accord ? Pas d’accord ? En tous cas donnez votre avis à vous sur le site dédié !

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