« Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement » Francis Blanche.
Aujourd’hui 18 novembre, session plénière du Conseil Régional.
Au menu, les débats d’orientation budgétaire mais aussi le soutien aux structures d’accompagnement en matière d’innovation.
En tant que président du Centre Francilien de l’Innovation, le groupe m’a confié le soin d’intervenir en session pour soutenir le rapport ci-après :
POLITIQUE REGIONALE EN FAVEUR DE L’INNOVATION : LES STRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT |
L’occasion de citer Francis Blanche en entrée de jeu… et d’insister sur les travers du Crédit Impôt Recherche… Niche fiscale à 6 milliards d’euros, inefficace en diable (1,01 € de ratio dépense publique / recherche !)… à cause de trop grandes possibilités de détournement et d’optimisation fiscale (développements prochainement).
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Comme disait Francis Blanche, « il vaut mieux penser le changement que changer le pansement ! C’est dans cet esprit que le groupe Europe Ecologie – Les Verts aborde ce rapport qui propose, ni plus ni moins, de définir une nouvelle politique en faveur de l’innovation. Ce sujet nous intéresse parce que notre groupe est une formation qui cherche à inventer l’avenir.
Le rapport cible tout d’abord les structures d’accompagnement. Ces structures, dans leur diversité, ont pour but d’aider à la maturation de projets.
Il est également proposé d’adopter un nouveau dispositif de soutien aux structures d’interfaces et d’appui à l’innovation, c’est-à-dire des structures comme le lieu du Design, le Paris Region Lab et bien sûr le Centre Francilien de l’Innovation. Ce dernier a d’ailleurs été mis en place par Marc Lipinsk, vice-président Vert à la Recherche dans la précédente mandature ; CFI que j’ai l’honneur de présider, et qui soutient particulièrement les PME qui s’engagent dans la voie du développement durable.
Nous savons à quel point les innovations seront nécessaires à la construction de la région de demain, une région durable, ouverte sur le monde. Nous aurons besoin, en effet, d’entreprises innovantes qui créent de l’emploi et rendent un service aux citoyens.
Les nouveaux dispositifs marquent de réels progrès par rapport aux précédents. Ils apparaissent plus adaptés aux besoins des structures et davantage ciblés.
Parmi les progrès notables, il est intéressant de noter que l’innovation est conçue de manière transversale. C’est en effet en croisant les expertises que les innovations pourront voir le jour. La Région se doit à ce titre de mettre en relation les acteurs. C’est en ce sens que l’innovation doit être plurielle et collaborative, en tant que fruit du croisement des savoirs. C’est pourquoi nous appelons la Région à aller plus loin et à développer les relations inter-filières, afin de favoriser l’innovation dans la région.
De même, il est positif que l’innovation soit conçue de manière plus large : par exemple, au niveau de l’incubation d’entreprise, la Région s’ouvre aux innovations non technologiques, je parle là d’innovation sociale.
Nous voterons donc en faveur de ce rapport. En cette période de vote du projet de loi de finances 2011, c’est important de se montrer la voie à l’Etat qui n’a pas encore pris ce virage ; je parle du crédit impôt recherche, niche fiscale à 6 milliards d’euros, dont de nombreux rapports pointent l’inefficacité. Un rendement de 1,01 euro de recherche pour un investissement de 1 euro d’argent public, convenez qu’on peut faire mieux en période de disette. Sans parler de l’impact environnemental ou social, c’est à dire écologique, de l’argent dépensé : le CIR finance aveuglement les innovations, d’armement ou même financières : elles rapportent beaucoup aux banques mais on l’a vu, peuvent coûter encore plus au contribuable.
Je me tiens d’ailleurs à la disposition des députés s’il y en a dans la salle pour tout complément d’information sur les moyens d’améliorer le CIR.
Revenons au dispositif régional, beaucoup plus pertinent. Permettez-moi cependant de pointer quelques points que notre groupe voudrait voir développés.
Tout d’abord, était-il bien nécessaire d’affirmer l’objectif de « conforter l’IDF comme région leader pour la prise en compte des grands enjeux technologiques, environnementaux et sociétaux comme moteurs d’innovation » ? Pour notre groupe, l’objectif ne doit pas être de pouvoir se comparer aux autres, cela doit bien être d’adopter une politique d’innovation efficace et surtout utile à la population.
Deuxièmement, le rapport vise à juste titre à aboutir à une innovation « ouverte ». J’attire l’attention de mes collègues sur le fait qu’ « ouverte » ne signifie pas seulement ouverte sur le monde, mais également ouverte aux citoyens. Les grands choix technologiques doivent être effectués en lien avec eux, afin que l’objectif ne soit pas « la valeur ajoutée créée » mais bien « le service rendu ». C’est le fameux Retour Social sur Investissement, en anglais SROI.
Troisièmement, et c’est un point essentiel sur lequel je voudrais particulièrement insister : l’innovation doit rester un moyen et non une fin. Ainsi, ce n’est pas l’augmentation du nombre d’entreprises innovantes qu’il faut viser, mais bien le contenu et la qualité de l’innovation.
S’il faut s’écarter des critères quantitatifs, c’est parce qu’il y a beaucoup d’innovations néfastes, le dernier exemple en date étant sans doute le médicament Mediator.
Pour éviter ces excès, l’innovation doit être responsable. C’est tout l’objectif de la critérisation.
La puissance publique doit pouvoir orienter les acteurs à innover dans le sens de l’intérêt général. Pour le groupe EELV, il ne suffit pas qu’une innovation crée de l’activité et de la richesse pour qu’elle soit compatible avec l’intérêt général. Là encore l’innovation peut permettre de faciliter la conversion écologique des territoires.
Enfin, l’innovation doit pouvoir s’ancrer dans un territoire. Cela signifie non seulement qu’elle doit être promue à partir des potentialités d’un territoire ; Cela signifie également qu’elle doit être encouragée dans les territoires qui souffrent de dynamisme économique, qui souffrent du chômage et de la relégation urbaine
A travers cette intervention, vous aurez compris que nous soutenons globalement ce rapport.
Je vous remercie.
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