Décidément, après RAIDH vs Taser (victoire) la semaine dernière, Jeudi-Noir hier pour le bâtiment réquisitionné place des Vosges (audience prometteuse), c’est le mois des procès avec lundi une audience (qu’on espère finale) qu’on attend depuis plus d’un an avec Génération-Précaire.
Cette fois ça se passe aux Prudhommes, où David a le courage de contester son licenciement après 14 mois de stages et 6 mois de période d’essai… Lire le récit qu’en faisait Libé à l’époque
Les juges de Prudhommes n’avaient pu se mettre d’accord, aussi c’est une audience en départage, avec un juge professionnel pour les départager éventuellement;
C’est très fort de la part de David de continuer ce marathon judiciaire qui pourrait bénéficier à tous les sans-statuts, besoin de monde lundi!
Ci-après le communiqué de Génération-Précaire.
Stagiaire aux Prudhommes : audience décisive le 20 septembre.
Ultime round d’une bataille juridique qui a démarré il y a 2 ans. Audience finale le 20 septembre en audience de départage (salle A43)
RDV 10h devant le tribunal des Prudhommes 27 rue Louis Blanc Paris 10eme, metro Louis Blanc.
Génération-Précaire soutient David dans son recours contre le Crédit Lyonnais.
« David est un ex stagiaire du LCL (Le Crédit Lyonnais). Il y a fait 3 stages d’une durée globale de 14 mois avant d’être embauché en CDI avec période d’essai de 6 mois… Quelques jours avant le terme, il est remercié. Un quasi Contrat Première Embauche, en plus mal payé ! C’est l’histoire de David contre Goliath. Et la démonstration qu’au Crédit Lyonnais, il faut 20 mois pour vérifier qu’un employé correspond au poste… Chapeau ! Dans la jungle des stages, un moustique se rebelle et ose s’attaquer à un lion ! »
Lors de la précédente audience, le 4 septembre 2009, les juges prudhommaux n’avaient pu se mettre d’accord. Dans ces cas là, on fait appel à un 5ème juge, magistrat professionnel, c’est la procédure de départage. « Cette procédure, plutôt rare, montre qu’on est bien là dans un cas qui pourrait faire date » explique Ophélie.
Ce cas est symbolique car il s agit d un « stage a responsabilités » classique. Stage intéressant, qui se passe bien pour le jeuen actif mais qui s apparente en réalité a un emploi déguise. Bref, c est un stage comme en existent des centaines e milliers en France chaque année.
Lundi aura lieu le dernier round qui oppose David jeune stagiaire (dés)abusé au Credit Lyonnais. Au-delà de son cas personnel, c’est bien la question du non-statut des 1.200.000 stagiaires qui pourrait évoluer.
Voir le communiqué de presse de septembre 2009 qui précise un peu l’historique de la procédure .
Depuis la dernière audience, le combat de Génération-Précaire avance, avec notamment la rémunération des stages à deux mois. Mais tout récemment, le décret « stages hors cursus » devait remédier à l’explosion des inscriptions fictives en université : faute d’emploi, les diplômés se réinscrivent à la seule fin d’obtenir une convention de stage, pour faire en stage le travail d’un employé. Ce décret s’est avéré un décret passoire. « Concrètement, il est toujours aussi facile pour une entreprise de recruter en septembre en stage des diplômés de l’année. Dans ces conditions, pourquoi recruter en CDD/CDI » ironise Julien de Génération-Précaire
En 2009, Le Crédit Lyonnais a réalisé un bénéfice de 604,4 millions d’euros, en progression de 12,1% (grâce à une meilleure marge sur les prêts consentis et les assurances annexes notamment sur les téléphones portables). Les membres du Conseil d’administration ont donc reçu 243.000 euros de jetons de présence. « Comment améliorer son bénéfice en cas de crise ? prenez des stagiaires » ironise Yannick.
Julien détaille le calcul : « En 2007, on y comptait 8000 stagiaires.. Un rapide calcul montre que ces stagiaires servent à compenser les 2484 départs en retraite… Ces 2484 départs n’ont en effet été remplacés qu’à hauteur de 63% ! Toujours en 2007, l’entreprise, d’après son rapport annuel, a recruté 1368 CDI et seulement 203 CDD… soit 1571 postes. »
« Le groupe et ses actionnaires peuvent dire Merci aux 8000 stagiaires qui ont pris la relève pour 5 à 10 fois moins cher ! » s’indigne Nicolas. Dans le pays réel, en France, pour le moment, on peut travailler toute l’année pour 417 euros par mois.
Avec cette affaire symbolique, Génération-Précaire compte donc sur une décision forte pour obtenir par le droit la régulation que le gouvernement refuse.
A lundi
RDV 10h devant le tribunal des Prudhommes 27 rue Louis Blanc Paris 10ème, Métro Louis Blanc.
L’équipe de Génération Précaire
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