Nous avons examiné le projet de loi à l’Assemblée nationale.
Il régit l’ensemble des moyens de nos armées pour les prochaines années.

Pour l’examen de ce projet, en commission Défense, dont je suis membre, puis dans l’hémicycle, nous avons défendu avec mon groupe, et notamment avec Cyrielle Chatelain, notre présidente, aussi membre de la commission, la position des écologistes.

C’est elle qui va ici vous résumer notre position, dans cette édito qu’elle a rédigé.

Par Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Ecologiste à l’Assemblée

Mercredi dernier, l’Assemblée nationale a adopté la Loi de Programmation Militaire 2024-2030. Quelques jours seulement après la destruction par les Russes du barrage de Kakhovka, un acte qualifié par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de « catastrophe humanitaire, économique et écologique monumentale » ! Nous ne pouvons pas ignorer le climat particulier dans lequel s’inscrit cette loi de programmation.

Alors oui, il est nécessaire de garantir les dépenses qui permettent à nos armées de fonctionner, que cela soit par l’amélioration des conditions de travail et de rémunérations, mais également par l’investissement dans le maintien en condition opérationnelle des équipements. Mais une loi de programmation ne peut se contenter d’additionner les euros, elle doit impulser une vision stratégique de notre défense et anticiper les conflits de demain.

Avec Julien Bayou, nous avons étudié ce texte avec tout le sérieux et l’engagement que ce sujet mérite, pour tenter d’y apporter les amendements nécessaires et ainsi empêcher le gouvernement de se satisfaire de gérer la crise. En effet, les crises et les dangers s’accumulent, mais notre stratégie de défense semble inchangée. Les écologistes ont donc porté quatre sujets majeurs :

– Aller vers plus de démocratie en associant plus fortement le parlement dans les décisions en matière de défense.

– Penser au-delà de notre pays et avancer résolument vers une Europe de la défense.

– Inscrire clairement l’action de la France dans la recherche et la préservation de la paix, en plaidant pour une augmentation des moyens de la diplomatie et pour que la France trace le chemin vers une interdiction des armes nucléaires. 

– Une armée plus résiliente, prête à faire face aux impacts du réchauffement climatique, mais aussi à participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Les incertitudes sur les contours du monde de demain ne font que grandir, nous ignorons l’héritage que nous laisserons à nos enfants. Pour les écologistes, nous ne souhaitons leur léguer ni une planète détruite ni une planète en guerre.