Tribune parue dans Le Plus, écrite avec Gaetan Mortier;
Le PS se noie, le duo Sarkozy-Le Pen menace : c’est la peste ou le choléra. À moins que…
Le néo-libéralisme nourrit le repli nationaliste
Le FN, ce parti issu d’un clan dynastique lepéniste qui figure parmi les plus riches de France, ce parti qui deviendra la première force française au Parlement européen sans même y siéger, ce parti qui a historiquement tenu des positions économiques ultra-libérales avant de découvrir les joies du national socialisme, ce parti obtint la majorité des voix aux dernières élections européennes.
Ceux qui ont méprisé les services publics et les milieux associatifs recrutent aujourd’hui gaiement dans leurs rangs, notamment chez des anciens syndicalistes ou leaders d’associations, tout en s’enracinant dans les quartiers rouges.
La peste et le choléra, donc, sont deux maladies évidemment non égales – puisque l’extrême droite est anti-républicaine – mais qui sont cousines puisque l’une (la pensée dominante : le néo-libéralisme) nourrit l’autre (le repli nationaliste).
Les Français, déstabilisés par ce que nous pourrions peut-être appeler la fin de la politique – à en croire la faiblesse des partis et des syndicats et le désintérêt pour la res publica – et la fin de l’utopie post 68, accélèrent ce mouvement d’auto-destruction en… ne votant pas ou en votant « contre ».
Si les politiques sont tous pourris, autant rester chez soi ou bien voter pour les plus pourris, sembleraient-t-ils exprimer. Autant accélérer la déroute de la république, semblent-ils nous dire. Pure folie ? Oui. Pourtant, l’histoire aurait du nous avertir : en temps de crise, gare à la tentation du populisme…
Car la désillusion vis à vis du pouvoir socialiste est immense.
0 Comments