Un rappel vous êtes plus que bienvenus demain au Palais de Justice à 13h30 pour soutenir les habitants poursuivis pour occupation paisible et sympa d’un bâtiment abandonné depuis 45 ans… et accessoirement pour rappeler qu’en 2010, y a toujours 3 millions (au moins) de mal-logés et que c’est pas avec les formules de ce gouvernement qu’on peut espérer progresser…
Droit de (ne rien faire de sa) propriété versus Droit au logement… C’est demain 🙂
Et RDV également samedi pour visiter le dit-bâtiment pendant les journées du patrimoine !
Voir ci-après le mail des occupants.
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Bonjour amis soutiens,
juste pour vous rappeler que demain c’est le procès
rdv 13h30 au palais de justice (métro cité) pour nous soutenir.
Et puis bon puisque normalement vous êtes déjà au courant, voila une autre info : samedi de 12h à 20h nous ouvrons le bâtiment pour la journée du patrimoine : visites guidées de notre petit chez nous, buvette et discussions sur le procès à tout les étages.
Et puis parce que des fois on trouve des trucs pas possible sur l’Interwebz : http://www.dailymotion.com/video/xetrq7_apparu-pense-du-bien-du-collectif-j_news
Les occupants
qui vous disent à demain (ou à ce week end)
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Ci-joint le communiqué de presse et « Pourquoi nous restons » au titre bien trouvé.
Les squatteurs de la place des Vosges en appel le 16 septembre
Jeudi-Noir vous donne rendez-vous jeudi 16 septembre à 13H30 sur l’esplanade devant le palais de la justice de l’Ile de la Cité.
Souvenez-vous… Il y a presque un an Jeudi-Noir inaugurait son nouveau QG : un hôtel particulier de 2300m² situé Place des Vosges.
Mais si depuis octobre 2009 nous occupons ce bâtiment classé, ce n’est pas pour le plaisir d’admirer la place des Vosges mais bien pour dénoncer son inoccupation, depuis 43 ans. Les 35 étudiants et jeunes actifs qui y habitent sont dans l’incapacité de se loger tant dans le parc privé aux prix prohibitifs que dans les ou trop rares chambres CROUS ou logements sociaux.
Depuis 12 ans, les loyers à Paris ont presque triplé et les pouvoirs publics n’ont fait que mettre de l’essence sur l’incendie.
Cette occupation a conduit les habitants devant le tribunal du 5ème arrondissement en janvier dernier. En pleine crise du logement, le procès d’une trentaine de jeunes précaires qui occupent et entretiennent un bâtiment vide depuis des dizaines d’années s’est conclu sur un verdict sévère : condamnation à l’expulsion et 25 000 euros d’indemnités à payer à la propriétaire par mois d’occupation !
Malgré cette décision qui visait à faire peur, les habitants ont décidé de continuer l’occupation (voir plus bas, « pourquoi nous restons ».
Ils vivent donc depuis 8 mois avec le risque d’être expulsés chaque matin. Des saisies sur les comptes de jeunes insolvables ont été ordonnées.
Les habitants ont fait appel de ce jugement, l’audience aura lieu le 16 septembre à 14h dans la 14ème chambre.
Pour les soutenir, Jeudi-Noir vous donne rendez-vous à 13H30 sur l’esplanade devant le palais de la justice de l’Ile de la Cité.
Contacts : Margaux 06 38 36 92 56, Simon 06 26 02 31 96, Christophe 06 86 58 06 68
Pourquoi nous restons
Le 18 janvier, le Tribunal d’Instance du 5e arrondissement a condamné les habitants de l’hôtel particulier de la place des Vosges à payer 12 000 euros d’indemnités, auxquelles s’ajouteront 25 000 euros par mois d’occupation supplémentaire. Les forces de l’ordre ont également la possibilité de nous expulser manu militari à partir de la semaine prochaine. Voilà les raisons pour lesquelles nous avons tous décidé de rester, illégalement mais légitimement.
Parce que nous n’avons nulle part ailleurs où habiter.
Étudiants ou jeunes travailleurs, nous avons besoin d’un toit sous lequel pouvoir dormir, travailler, vivre. Si l’on nous expulse, nous nous retrouverons au mieux sur le vieux canapé d’un vieux copain ou d’une vieille tante, au pire dans la rue. Nous souhaitons pouvoir finir l’année scolaire sans devoir nous battre des mois durant pour décrocher un logement.
Parce que nous ne portons préjudice à personne.
Notre présence ne dérange personne, puisque le bâtiment est inoccupé depuis longtemps. Notre présence ne change rien, ni pour le quartier, ni pour la propriétaire, ni pour la Marquise de Sévigné, ni pour Louis XIII qui enfourche gaiement son cheval en face de chez nous. Cela change juste quelque chose pour les 30 habitants qui savent où dormir le soir.
Parce que la préfecture a l’obligation de nous reloger avant de nous déloger.
Fait rare, la juge, dans l’ordonnance de référé, a enjoint le préfet à reloger tous les habitants avant de procéder à la moindre expulsion. Nous attendons donc que la préfecture étudie nos demandes et trouve un logement à chaque habitant. En attendant ces relogements, nous croyons que notre droit au logement, droit à valeur constitutionnelle, nous permet et nous pousse à rester dans notre domicile actuel.
Parce que le bâtiment restera vide après notre départ.
Voilà maintenant un demi-siècle que le bâtiment était resté vide avant notre arrivée, et après notre départ forcé c’est encore un autre demi-siècle qu’il pourrait rester inoccupé. Il n’y a aucun projet sur le bâtiment : ni de projet de logement, ni de projet de vente, ni de reprise des travaux. Nous avons toujours accepté de quitter un bâtiment réquisitionné lorsqu’un projet de réhabilitation était entrepris. Bien que la propriétaire soit un particulier, il nous paraît tout de même aberrant qu’elle laisse ces appartements vides encore longtemps, alors que 1 200 000 personnes sont en attente d’un logement social en France.
Parce qu’enfin, notre combat nous semble juste et légitime.
Au nom des millions de sans-logis et de mal-logés, nous voulons continuer à dénoncer le manque d’initiative et de mesures prises par l’Etat en poursuivant cette réquisition citoyenne. Nous faisons face à une crise du logement très grave, qui recouvre des formes multiples et condamne à la précarité des jeunes, des familles, des vieux, des très pauvres, des moins pauvres. L’Etat, par la bouche du secrétaire d’Etat au logement, refuse toujours de réquisitionner les logements vacants, mesure peu coûteuse et pourtant efficace pour augmenter considérablement l’offre de logements. Aucun plan de construction massive de logements sociaux n’est prévu. L’encadrement des loyers n’est toujours pas à l’ordre du jour, malgré un prix au mètre carré qui atteint parfois des sommets (un exemple pris au hasard, 50 euros le mètre carré place des Vosges, ce qui fait un 20 m² à 1000 euros).
Parce que nous ne restons pas dans cet hôtel particulier pour admirer la vue sur l’ancienne « place Royale », ou pour le plaisir d’avoir DSK comme voisin.
Nous restons ici pour que les 3,5 millions de mal-logés en France obtiennent un logement décent. Nous vous invitons donc tous à nous rejoindre à la « nuit solidaire » que nous organisons à la Marquise dans la nuit du 26 au 27 février, pour demander à l’Etat d’assumer ses responsabilités face à la crise du logement et pour nous apporter votre soutien face à la menace de l’expulsion.
Adeline, Anaïs, Annika, Bolewa, Damien, Dimitri, Émeric, Francis, Fred, Gwen, Jonathan, José, Laetitia, Laurent, Lena, Lila, Marc, Margaux, Nabila, Nicolas, Raphaël, Ricardo, Romain, Sabrina, Sam , Sarah, Stéphane, Solène, Sylvain, Vlad.
(et toute les militants non habitants de Jeudi-Noir qui les soutiennent dans cette démarche courageuse).
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