Supprimons la Cour de Justice de la République (CJR)

27 décembre 2011

Du 14 au 16 décembre, 3 jours durant, on a débattu du budget 2012 au conseil régional.

Voici mon intervention faite au nom du groupe EELV sur la partie logement.

Ici le résumé du budget par grands secteurs : http://www.iledefrance.fr/lactualite/conseil-regional/conseil-regional/le-budget-2012-est-vote/

Au final la Région investira plus de 215 millions d’euros, dont l’essentiel en aides à la pierre au logement social (celles qui font cruellement défaut, puisque l’Etat se désengage en y consacrant que 500 millions sur toute la France) en priorisant le très social (le plus accessible).

 

Promesses aux électeurs et milliard

Lors de notre victoire électorale en 2010, nous, élus de gauche et écologistes avions promis, de placer la problématique du logement au cœur de notre projet commun et de ce mandat.

Nous nous étions alors engagés à consacrer un milliard d’euros pour le logement durant la mandature, et à réaliser un effort particulier pour lutter contre la précarité énergétique. A l’inverse de la marotte du triple A, agitée obsessionnellement et vainement par le gouvernement, la promesse du milliard pour le logement, n’est pas un luxe, c’est un besoin réel et une urgence du quotidien. Je ne reviens pas sur le constat, il est connu.

Face au mépris du gouvernement, le combat associatif seul ne suffira pas à répondre aux attentes. Dans bien des cas, l’action de la Région est décisive et permet de changer la vie concrètement des Franciliennes et des Franciliens.

Ce milliard est donc indispensable face à la gravité de la situation. Or pour être en condition d’atteindre ce milliard en quatre ans, il ne faut sûrement pas baisser les crédits. Seul un budget volontaire et ambitieux peut nous permettre d’atteindre nos objectifs.

D’autant que l’Etat, lui se désengage franchement.

Désengagement de l’Etat

Avec 3,5 millions de mal logés en France, que fait le gouvernement ? Faisons une petite liste ou complétons celles démarrées par les collègues.

– Il continue à baisser ses crédits sur le logement.

– Il refuse d’encadrer le prix des loyers.

– Il propose une loi LOPPSI 2 ultra répressive pour jeter des précaires à la rue sans jugement ni relogement.

Je dois dire qu’on marche complètement sur la tête : il y a moins de 10 jours j’étais avec Eric Coquerel camarade élu militant pour servir de médiateur dans une expulsion manu militari; nous avons passé une bonne partie de la nuit à éviter qu’un jeune squatteur ne tombe dans le vide, il ne voulait qu’avoir l’assurance de récupérer ses affaires et on aurait pu sans problème louer un studio avec l’argent dépensé pour payer les dizaines de policiers et sapeurs pompiers mobilisés pendant 8 heures.

Mais le gouvernement préfère expulser, sans reloger, et alimenter la machine à sdf.

– Il procède au racket des bailleurs sociaux.

– Il supprime la rétroactivité des APL…

On pourrait continuer mais le message est suffisamment clair : l’Etat ne tient pas ses promesses, qui m’ont parfois étaient exprimées directement. Pire, il se désengage, et c’est pour nous un grand signe d’irresponsabilité.

C’est ça l’irresponsabilité. C’est ça la stupidité d’une politique brutale, incompétente, inflationniste, contreproductive, et déficitaire.

Priorités

Au contraire, la responsabilité aujourd’hui, c’est de faire face à la crise en faisant de l’accès au logement une priorité nationale. C’est pourquoi à notre échelle, nous souhaitons accentuer encore l’effort budgétaire sur plusieurs priorités :

1)  l’offre nouvelle et la construction de logements locatifs sociaux et très sociaux. Il faut sur ce point saluer le travail de la vice-présidente qui a su dans les arbitrages budgétaires mettre en avant cette priorité. Si la construction de logements sociaux n’est pas une compétence de la Région, on voit bien qu’elle a la volonté de répondre à la crise du logement et je crois que nous pouvons toutes et tous nous en féliciter. La Région doit poursuivre son effort.

2)  l’aide aux copropriétés en difficulté. L’action régionale en la manière a très bien fonctionné et est fortement sollicitée. Cela montre que nous devons aller plus loin pour pouvoir répondre aux demandes des copropriétés dégradées. Ces dernières sont malheureusement de plus en plus nombreuses sur le territoire francilien, la faute à nouveau à ce dogme du tous propriétaires.

3)  la lutte contre la précarité énergétique. Alors que le logement est devenu le premier poste de dépense des ménages, ils ont de plus en plus de mal à supporter le coût de l’énergie. La voracité énergétique de leur logement entraine d’ailleurs souvent un basculement dans la précarité. La région s’engage, en lien avec la délégation environnement qui vient de créer une SEM énergie qui offre un véritable service public de l’énergie en Ile de France.

Enfin le soutien aux associations qui luttent pour un habitat digne et humain. S’il est important que l’action régionale en matière de logement se concentre sur l’investissement, nous jugeons important de soutenir certains acteurs associatifs qui placent l’habitat au cœur de leur projet de solidarité.

Nous soutiendrons ces priorités à travers différents amendements qui, s’ils sont adoptés, garantiront l’ambition de ce budget logement pour 2011, et permettra en ce sens d’améliorer concrètement les conditions de vie de millions de Franciliennes et Franciliens.

En attendant de pouvoir revenir sur le dogme imbécile du tous propriétaires, qui mène au choix à l’inflation des prix, à la frustration ou au surendettement, la région est au rendez-vous.

En attendant que le gouvernement change soit de braquet, soit change tout court, soyez assurée, madame la vice présidente, chère Emmanuelle, de notre soutien. Nous voterons donc ce texte, comme la promesse de faire encore plus et mieux en 2012, ici et si les français le veulent, dans d’autres enceintes. Je vous remercie.

Voir le site des élus EELV de la région Île de France

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